COMPTE-RENDU DE MA PREMIERE MISSION EN HAÏTI (suite 3/3)
3/ Démarches entreprises à
PORT AU PRINCE
31- Mon ancien compagnon de la
MIPONUH en 1998, le général de Gendarmerie argentine Gerardo CHAUMONT, patron
des bérets bleus de la MINUSTAH, non content de mettre à ma disposition les
moyens humains et matériels me permettant de remplir ma mission, m’a fait
rencontrer un personnage assez étonnant.
Il s’agit d’Osvaldo
FERNANDEZ, un ancien gendarme du contingent argentin en poste en
Haïti en 1998, qui a tout quitté dans son pays pour retourner vivre à PORT au
PRINCE depuis 2000. Marié à une haïtienne, Rolande, il anime avec elle un
orphelinat à PETIONVILLE.
Je m’y suis rendu la veille de
mon départ, accueilli par Osvaldo, qui m’a fait visiter son établissement avec
une légitime fierté.
La Fondation Rosemina de
Diegue (Orphelinat Rose-Mina) est dans un parfait état de propreté et
accueille 76 enfants (orphelins ou non), filles et garçons, âgés de 5 mois à 20
ans, les grands participant à l’éducation et à l’entretien des plus petits.
32- J’ai appris, à mon grand
étonnement, que depuis l’écroulement de l’Ecole ST Gérard, situé dans le
quartier de Carrefour Feuilles, au bas de la ville de PORT AU PRINCE, le 12 janvier
2010, il n’existerait pratiquement pas de centres de formation
professionnelle en Haïti. Si cette situation était vérifiée, elle serait
préoccupante, car le pays manque cruellement d’ouvriers qualifiés en plomberie,
électricité, couture, maçonnerie ...
4/ Quelle stratégie pour
l’avenir ?
41- Riche de ce que
j’ai vu et appris sur place, je vous propose, dans un premier temps :
- d’abandonner purement et simplement le projet «Fondasyon Timoun Lakaye» de JEREMIE. Désormais, les messages que je vous adresserai seront intitulés « S.O.S Enfants d’Haïti » ;
- d’apporter notre soutien à Sœur Hélène et aux Pères Jean-Claude et Louis-Jean, qui font depuis de nombreuses années la démonstration de leur engagement au profit des enfants déshérités à JEREMIE, le dossier le plus «lourd» étant, sans conteste, celui du Centre de Formation St Jean BOSCO, eu égard à ses ambitions ;
- de soutenir Osvaldo FERNANDEZ et son orphelinat de PETIONVILLE.
42- Par la suite, et si nous en avons la capacité
financière, nous pourrions participer à la création d’un autre centre de
formation professionnelle, a priori à PORT AU PRINCE , en
partenariat avec des personnes «au-dessus de tout soupçon» que j’ai identifiées
et rencontrées pendant mon séjour dans la capitale.
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En définitive, nous gardons le cap initialement fixé (cf. la
fiche jointe au message «Haïti a besoin de nous» que je vous ai
adressé le 30 janvier 2010 ) : nous
consacrer aux petits sous la bannière de l’association «S.O.S. Enfants du
Monde», afin de leur assurer un avenir meilleur, tout en exerçant un
contrôle rigoureux de l’utilisation des sommes engagées.
Il faut savoir tirer les leçons
du passé : l’expérience de la «Fondasyon Timoun Lakaye» est
là pour nous rappeler qu’en matière d’action humanitaire, les rênes doivent
être tenues à la bonne longueur, c’est-à-dire «courtes» !
Nul ne peut présager de l’avenir,
mais je suis persuadé que le fait d’avoir identifié des projets à taille
raisonnable et d’avoir trouvé sur place des partenaires présentant de réelles
garanties d’honnêteté et de crédibilité, qui plus est en mesure d’être joignables
en permanence par internet, nous autorise à nous engager avec de sérieuses
chances de succès. Claude GRUDÉ