jeudi 28 février 2013

Mission décembre 2011 (1/4)



COMPTE-RENDU DE MA QUATRIÈME MISSION EN HAÏTI (1/4)
(du 21 novembre au 12 décembre 2011)


Angoulême, le 15 décembre 2011

Chers amis,

En s'adressant aux Haïtiens après son élection, le Président Michel MARTELLY a déclaré qu'il la considérait comme "la victoire du peuple" et qu'une de ses préoccupations serait de "nettoyer" PORT AU PRINCE.

Force est de constater que, si la place St Pierre a été entièrement vidée des centaines de tentes provisoires qui l'enlaidissaient, si le nettoyage de la place Boyer a commencé et si des panneaux indicateurs ont été installés au coin des rues, ces actions, spectaculaires et appréciables, s'appliquent à PETIONVILLE, c'est-à-dire aux beaux quartiers, et qu'il faudra encore beaucoup de temps et de moyens pour que le reste de la ville, en particulier le "down town", retrouve un visage humain !

Pour illustrer la situation présente, je vous livre ce chiffre, qu'on m'a donné comme vrai. Il est éloquent ... et effrayant : fin 2011, c'est-à-dire presque deux années après le séisme du 12 janvier 2010, 650.000 personnes vivraient encore sous des abris de fortune en zone métropolitaine, dans les conditions d'hygiène qu'on peut imaginer ! Il suffit de se rendre à Carrefour, autour de l'aéroport ou sur le Champ de Mars, pour prendre la mesure de ce véritable désastre humanitaire.

Mais revenons à notre projet ! Vous trouverez, dans mon compte-rendu joint, le dernier état des lieux, que je trouve plutôt encourageant. Les Timouns du centre St Jean BOSCO se portent bien et sont, à l'évidence, heureux de l'enseignement qui leur est dispensé !

Ceci me conduit à vous narrer ce qui suit : je suis tombé, pendant mon séjour, sur un article paru le 17 janvier 2011 dans le journal " Haïti Nation " sous la plume du journaliste et écrivain français Charles PRADEL, intitulé " Le début de la fin de la langue française en Haïti ", et dont je vous livre deux extraits significatifs :

" ... la France deviendra de plus en plus lointaine et froide. Son influence diminuera et notre relation avec - Haïti - ne sera que sporadique ... "
" ... les Dominicains ont pris le devant, en mettant en place le plus grand outil de domination : une université ! " (1)

Eh ! bien, à JEREMIE, les enfants reçoivent une éducation en langue française, "détail" non négligeable, au moment où la culture française serait menacée en Haïti, à en croire Monsieur PRADEL !!!

Je saisis cette occasion pour vous présenter, à l'approche des fêtes de fin d'année, mes voeux les plus chaleureux à partager avec ceux qui vous sont chers,

Claude. 

(1) le campus de cette université hispanophone, située à PETIONVILLE, aurait actuellement une capacité d'accueil de 3.000 places (information non recoupée). (à suivre 2/4) 

Hélène et Caïna
Louis-Jean à DAME MARIE