jeudi 28 février 2013

Mission novembre 2012 (1/5)






COMPTE-RENDU DE MA CINQUIÈME MISSION EN HAÏTI (1/5)
(du 19 octobre au 11 novembre 2012)

Angoulême, le 13 novembre 2012
Chers amis,

Du 24 au 26 octobre 2012, l’ouragan Sandy a frappé par surprise (aucun bulletin d’alerte n’avait été diffusé) la partie ouest d’Haïti, y causant des dégâts considérables, avant de semer la désolation sur la côte Est des États Unis.

C’est dans les camps de réfugiés du bas de PORT AU PRINCE qu’on déplore la quasi-totalité de la centaine (?) de morts et disparus annoncés : la Rivière Grise, en particulier, est sortie de son lit dans le secteur de CROIX DES MISSIONS, en emportant des dizaines de baraques et de tentes et noyant leurs occupants.

Le département de la Grande Anse (dont JÉRÉMIE est le chef-lieu) a été le plus durement touché par des pluies diluviennes et des vents de près de 190 km/heure. Dans les communes de DAME MARIE et d’ANSE D’HAINAULT (à la pointe extrême sud-ouest de l’île) les plantations ont été totalement détruites et de nombreuses maisons implantées en bord de mer ont été emportées par les flots en furie.
Haïti panse ses plaies , mais l’avenir s’annonce sombre, avec le spectre de la famine et du risque d’épidémie de choléra.
Pour notre bonheur, le Centre St Jean BOSCO, construit selon les normes parasismiques, a bien résisté. Les enfants en ont été quittes pour “sécher les cours” pendant deux jours, les rues de la ville, transformées en torrents d’eau et de boue, étant difficilement praticables.
J’ai eu beaucoup de mal à me rendre à JÉRÉMIE et n’ai pas pu y rester aussi longtemps que je l’aurais souhaité, mais ce que j’y ai vu m’a mis du baume au coeur et conforté dans le sentiment que notre projet “tient la route” et qu’il a considérablement avancé depuis deux ans et demi. Si nous gardons ce rythme, je pense que nous aurons terminé la construction du bâtiment fin 2013, ce qui nous permettra d’atteindre l’objectif initialement fixé : y accueillir 200 enfants.
Vous trouverez le détail de mes observations et de mes propositions dans le compte-rendu joint.

Au demeurant, rien n’a fondamentalement changé en Haïti depuis le 12 décembre 2011 : la circulation automobile et l’état des “routes” à PORT AU PRINCE sont toujours aussi apocalyptiques, les tas de fatras (gravats et immondices en tous genres) se développent à l’envi et, si les beaux quartiers ont été débarrassés des camps de toile qui les enlaidissaient, les conditions de vie downtown sont toujours aussi idylliques (il est officiellement admis que 350.000 personnes vivent encore sous la tente, dans les conditions que je vous laisse le soin d’imaginer !).

Ah ! J’allais oublier : la démolition du palais présidentiel est presque totalement achevée et un aéroport flambant neuf devrait être rapidement terminé !

Ce n’est pas pour autant que nous allons céder au découragement et si, d’aventure, la foi venait à nous manquer, il nous suffirait de nous inspirer de l’indestructible enthousiasme de la Soeur Hélène et du Père Louis-Jean.
Vous vous souvenez certainement des extraits de son CREDO, que je vous avais rapportés le 26 mai 2010, dans mon message “SOS Enfants d’Haïti (2)” : “ ... aider les jeunes enfants pauvres en leur donnant une bonne éducation et une profession, de façon à les sortir de la rue ... donner de l’espoir à ceux qui sont désespérés “.
Le peuple haïtien, face à ce nouveau coup du sort, reste digne et courageux. Comme je vous l’écrivais le 30 janvier 2010, quelques jours après le séisme, en lançant ce qui est devenu le projet St Jean BOSCO, dans mon message intitulé “Haïti a besoin de nous” la seule chose qui compte, c’est agir. Le pire serait l’indifférence !
C’est, plus que jamais, ma conviction !!
Merci du fond du coeur pour ce que vous faites au profit de ceux qui souffrent en Haïti. Claude.
(à suivre 2/5)




Hélène et son chat
Coucher de soleil